Dès Son accession au trône, S.A.S. le Prince Rainier III - qui a défini le timbre comme "le premier ambassadeur d’un pays" - s’est intéressé à la philatélie :

  • Il choisit les thèmes, sur proposition du Directeur de l’Office des Émissions de timbres-Poste, paraphe ou signe les maquettes et les essais de couleurs de chaque timbre,
  • Il décide de créer un "Musée postal", en 1950, au sein du Palais, et le confie au Directeur de l’O.E.T.P., qui est chargé de la conservation et du classement des Collections constituées par les Princes Albert Ier et Louis II,
  • Il crée la Commission consultative de la Collection philatélique, en 1987, dont le rôle est de classer, mettre à jour et accroître le patrimoine que constitue l’ensemble des documents liés aux timbres-poste, incluant les variétés. Cette Collection, privée, devient Bien de la Couronne en 1997, et la Commission ajoute la numismatique dans sa dénomination en 2001,
  • Il souhaite l’édification d’un Musée des Timbres et des Monnaies, sur les Terrasses de Fontvieille gagnées sur la mer, qui est ouvert au public en 1996 et qui présente Ses Collections philatélique et numismatique, très complètes et parmi les plus réputées.

La numismatique n’est pas délaissée, depuis la première monnaie qui porte la mention "Prince de Monaco" et affirme la souveraineté monégasque, en 1640, des monnaies pour le commerce avec le Levant, des billets en 1920 et des monnaies de nécessité en l’absence de métal suffisant au lendemain de la Première Guerre, des pièces en or sous Charles III, jusqu’au Francs et Euro du présent Règne.

Quelques essais et pieforts sont frappés, ainsi que des séries "Fleur de Coins" à partir de 1974, suscitant un certain intérêt pour les "Franc" monégasques. L’instauration de l’Euro provoque une forte demande, en particulier d’Allemagne et d’Italie, et même une spéculation ; le droit de tirage (1/500e de la France) est insuffisant par rapport à la nouveauté mais la Principauté poursuit une politique traditionnelle sage avec des pièces de circulation et des produits plus spécifiquement destinés à la Collection (B.E., B.U., argent et or).



Le Musée est composé de deux salles d’exposition :

  • la grande salle présente la chronologie complète des monnaies, depuis 1641, et des timbres monégasques, depuis 1885, ainsi que des expositions thématiques temporaires ; le public peut découvrir les plâtres utilisés dans le processus de frappe des monnaies, les poinçons et tous les documents qui participent à l’émission d’un timbre, et admirer une machine taille-douce qui a imprimé les timbres de Monaco pendant plus de 60 ans. 
  • A l’exception des machines utilisées pour transformer les lingots de métal fondu en feuilles, appelées laminoirs, le Musée présente un découpoir ou coupoir du début du XIXème siècle permettant de découper les flans dans les feuilles ainsi que des coins de Louis II, Rainier III et Albert II et, surtout, un exceptionnel balancier datant de 1796 sur lequel étaient fixés deux coins, appelés alors « carrés » , permettant de transformer les flans en monnaies : c’est-à-dire de frapper celles-ci grâce à la force du balancier actionnée alors par des monnayeurs. Le balancier exposé au Musée a toute une histoire. Propriété de la Monnaie de Paris qui a accepté de le prêter à la Principauté, sous la forme d’un prêt de longue durée, il a été conçu en 1796 par le grand artiste d’origine suisse J.P. Droz qui était alors à la fois un ingénieur- mécanicien et un des meilleurs graveurs de son temps ; il fut en effet un des graveurs préférés de Napoléon Ier. Il est décoré de deux têtes de lion, décoration exceptionnelle pour un balancier, d’où son nom de « balancier aux têtes de lion ». En 1837, ce balancier est acheté à la Monnaie de Paris par le prince Honoré V lorsqu’il décide de rétablir la monnaie monégasque et de reprendre les émissions : il sert alors à frapper les pièces de 5 francs en argent ainsi que celles de cuivre d’un décime et 5 centimes. En 1842, alors qu’Honoré V est mort l’année précédente, son frère et successeur Florestan Ier revend ce balancier à la Monnaie de Paris, la frappe monétaire à Monaco ayant cessé. Cette machine de Droz est alors en service jusqu’en 1956, notamment pour la frappe de médailles. 
  • la salle des timbres rares, véritable écrin, abrite des documents préphilatéliques, les timbres sardes et français utilisés en Principauté ("précurseurs") et les premiers timbres monégasques des règnes de Charles III et de Louis II ("Classiques"). C'est dans ce coffre-fort qu'ont été présentés au public les dix Expositions des "100 timbres et documents philatéliques parmi les plus rares du monde", en 1997, 1999, 2000, 2002, 2004, 2006, 2009, 2011, 2013, 2015, 2017, 2019, 2022 et 2024.

  • La dernière Exposition Philatélique Internationale MonacoPhil s'est déroulée du 05 au 07 décembre 2024. Elle a connu un vif succès, et a conjugué raretés mondiales et manifestation commerciale avec plus de 80 stands d'Administrations postales et de grands négociants internationaux. 

Le Musée, établissement culturel par excellence, est également un service commercial et propose à son guichet les timbres et les monnaies de Monaco, ainsi que des produits paraphilatéliques (ouvrages, émaux, foulards,...).